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Nos aventures, nos rencontres, nos émotions
10 mai 2014

Les Alpes Suisses peruviennes ou la cordillere blanche

Concernant notre dernier post, nous avons oublié d’y ajouter une conclusion essentielle. Nous sommes super enchantées et convaincues par le travail réalisé par l’équipe Iles de Paix au Pérou. Nous avons été particulièrement touchées par l’enthousiasme et la reconnaissance des agriculteurs envers l’appui d’Iles de Paix. Pour une fois, une entité les a considérés, et ça a porté ses fruits ! Plus jamais nous ne verrons les petits modules en plastique de la même manière, c’est sûr !

Un tout grand merci à la famille de Gaël de nous avoir accueillies à Huanuco et dans la Finca Flavio !

 

Vendredi, c’est bien fatiguées que, après avoir remercié et salué tout le monde, nous montons dans une voiture « transport en commun » en direction de La Union. Nous avons une nouvelle fois changé nos envies de pédaler en raison de « péruviens turbulents ». Nos vélos furent chargés sur le toit, attachés avec un boit de ficelle et un morceau de carton afin de ne pas abîmer la carrosserie. Quant à nous, nous nous sommes partagées le siège du copilote.

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Route non asphaltée et sinueuse, aussi large qu’une deux chevaux. Heureusement que notre pilote n’était pas du dimanche ! Après avoir monté notre artillerie de bagages au quatrième étage de l’hotel, nous sommes parties nous promener aux alentours. Quelle ne fut pas notre surprise d’être invitées à danser par les negritos ! C’est une des danses les plus populaires du centre du Pérou.  Elle évoque de façon comique l’époque de la colonie durant laquelle les esclaves noirs cultivaient la canne à sucre dans les haciendas de la région de Huánuco. L’origine de cette fête remonte à l’époque où des Africains furent emmenés de force au Pérou pour travailler dans les haciendas, mines et couvents. De nombreux personnages et dansent au son de rythmes d’influence africaine. Ils représentent les negritos, mais également les propriétaires terriens et bien d’autres personnages colorés.

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Nous dansions tellement bien que nos péruviens, pour une fois pas trop timides, nous ont invité à partager le repas avec eux. Guidée par le cortège dansant et chantant, nous ouvrons la marche, bras dessus, bras dessous avec la mascotte de la fête, un panda géant. Au menu : piquante de cuy. Enfin voici l’occasion de gouter à un des plats nationaux ! Abstraction faite de la petite patte griffue qui dépasse de notre assiette, c’est un régal !

La soirée se poursuit à deux kilomètres de là, avec des démonstration de danse de chaque groupe folkloriques et avec l’allumage des castillos. Il s’agit d’un type de feux d’artifice construit sous forme de tour, super impressionnant. À côté de ça, on peut se cacher avec nos feux d’artifice du Nouvel An. Jugez par vous-même :

NEGRITOS DE AMBO 2012-CASTILLO 2

Samedi, petit échauffement matinal, deux heures de marches, pour rejoindre les célèbres ruines incas de la région. Vous a-t-on déjà dit qu’à cet instant nous n’avons plus d’argent et qu’aucun distributeur n’est présent à l’horizon ?! Ouf, le gérant du site archéologique nous laisse entrer sans payer et les habitants du coin nous invitent à déjeuner ! Ça valait le détour même si ce n’est pas le Macchu Pichu.

 

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De retour en ville, nous prenons enfin la route sur nos vélos. Malgré le beau paysage canyonique, ce ne fut pas sans peine pour nos jambes un peu trop reposées…

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C’est presqu’à l’heure du repas que d’autres fêtards nous offrent ce dernier. Encore quelques coups de pédale ; pas d’église, pas d’école, pas de village à l’horizon. Nous nous rabattons sur la PNP, véritable gangrène du Pérou, la police.

 

Dimanche, de tout le voyage voici bien le jour où nous avons le plus subit notre vie ! La montée, entamée l’aprem précédente, se poursuit de plus belle. À chaque fin de lacet, le brouillard nous en dévoile un autre et nous laisse une impression d’ascension interminable. Arrivées en haut de ce que nous pension être le sommet, nous bifurquons à droite vers Huaraz, et laissons à gauche notre route asphaltée et en descente.

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L’air se raréfie, impossible de pédaler, même pousser nos vélo nous demande une pause toute les minutes. Un français rencontré par la suite nous apprendra que nous avons presque dépassé les 4900 m. Nous resterons dans ces hautes altitudes quasi toute la journée, les pieds plus souvent au sol que sur les pédales pour un total de 40 km en 10 heures (dont 30 km de descente). Peut-être un peu sado-mazo, on se plaint, mais on a adoré ! La route longeait des glaciers, surplombait des lagunes et dévoilait d’énormes massifs enneigés.

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Nous dormirons dans un champ de Puya Raimondi. Considérée comme une des plus belles représentantes de la flore andine, avec un temps de vie de 40 à 100 ans, elle peut atteindre une hauteur de 6 à 15 mètres. Elle présente une des inflorescence les plus grandes du monde végétal (de 4 à 8 m), produisant 6 à 10 mille fleurs et 8 à 12 millions de graines.

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Lundi, sans vraiment nous en rendre compte, nous avons traversé la cordillère blanche, à juste titre appelée les Alpes Suisses péruviennes. Après une petite journée ensoleillée de descente à travers les montagnes, nous arrivons à Huaraz. Contrairement au cadre dans lequel elle se niche, Huaraz est vraiment moche. Malgré à un petit moment de doute par rapport au temps qu’il nous faudrait à bout du chemin coupant à travers la cordillère, nous vous le recommandons beaucoup. C’est une merveille !

 

Mardi, nous continuons la descente à travers la vallée logée entre deux chaines de collines verdoyantes. En arrière-plan, la cordillère enneigée, elle porte bien son nom !

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Mais que voyons-nous à l’horizon ? Deux cyclo-voyageuses, une espèce rare dans notre voyage (vous allez voir en Amérique latine, vous allez rencontrer mille cyclo-voyageurs ! Apparemment on ne prend pas les mêmes routes…). Pas de chance, elles vont dans le sens contraire. Malgré cela, nous échangerons de précieux conseils concernant la route.

Le soir, nous passons la nuit à Sucre. Après nous avoir vu pousser nos vélos tout au long de la forte pente menant au dit village, la famille, que nous nommerons melting pot (nom inventé, nous avons oublié le vrai), nous accueille pour la nuit. Les murs sont en terre et non loin des cochons d’Inde, nous ne risquons pas d’avoir froid ! Assises sur le matelas confectionné de paille, les quatre générations de la famille melting pot nous scrutent et nous questionnent concernant le climat belge, nos mollets, la nourriture, la géographie de notre plat pays, le niveau de préoccupation de nos familles, … Quatre génération sous un même toit, c’est un fait marquant. D’autant plus que la plus vieille de la plus vieille génération tournait autour des 65 ans, tandis que la plus vieille de la plus jeune génération en avait 15. Hormis ce détail incongru, nous avons vraiment passé une super chouette soirée !

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Mercredi, c’est la journée des tunnels. Durant ce troisième jour de descente, nous traverserons le Canyon del Pato. Véritable corniche à l’intérieur du canyon, notre chemin serpente à flanc de falaise et s’engouffre à de nombreuses reprises dans des tunnels de 5 à plus de 100 mètres. Par chance, la route est en ce moment fermée aux voitures pour cause de travaux.

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La fin de la journée est un peu moins drôle ; la route est en très mauvais état, et le vent de face n’aide pas notre progression. Plus on s’approche de la panaméricaine longeant la côte péruvienne, plus le paysage s’assèche, se décolore et s’enlaidie.

 

Jeudi, après quelques kilomètres, un camion tombe à pic et nous emmène jusque Trujillo. Nous filerons ensuite en bus jusque Cajamarca, dernière ligne droite avant l’Equateur.

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