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Nos aventures, nos rencontres, nos émotions
30 mars 2014

Le moment donné par le hasard vaut mieux que le moment choisi

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L’Altiplano bolivien c’est une altitude moyenne comprise entre 3000 m et 4500 m. Les coups de pédales s’y font donc légèrement plus lentement, faute d’avoir suffisamment d’air, et les aides des camion sont les bienvenues pour nous faire rejoindre rapidement notre projet à La Paz.

En chemin, nous rencontrons nos deuxièmes cyclovoyageurs ; un couple allemands allant dans la même direction que nous, avec qui nous avons partagé un petit bout de route et de causette. Petite particularité du couple : il transporte un petit toutou à l’avant de leur vélo. Plutôt hallucinant quand on les voit pour la première fois !

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Alternant montées et descentes, vélo et stop, nous arrivons à Tupiza. De là, nous aimerions, si possible, rejoindre La Paz en deux jours. Ce n’est pas une mince affaire vu qu’il nous reste plus de 900 km à franchir avant d’y arriver. On hésite donc ; bus, pas bus, stop, pas stop. Allez, on part à vélo et on tente le stop un peu plus loin !

Après trente minutes de levage de pouce sans grand succès, on se rend compte qu’on a plus de nourriture. On redescend jusqu’à la gare de bus de Tupiza, on y achète de quoi manger, on y consulte les prix et possibilité d’embarquer nos vélos avec nous, on retente le stop un peu plus loin. Cette fois, c’est la bonne ! Un camion nous emmène jusque Potosi.

Contrairement à ce qu’on pourrait croire (hein Flo ?), Potosi n’est pas une petite ville ravissante perchée en haut de jolies montagnes. En effet, mis-à-part son centre ville composé d’une place sympathique et du musée de la monnaie, le reste de la ville s’avère plutôt bordélique et pas super beau… On ne s’y attardera donc pas…

A simple titre informatif ; Potosi est la capitale de l’Etat du même nom. Elle est située à une altitude de 3900 m et en fait donc la plus haute ville du monde. Elle est également fortement connue pour ses mines au sein du Cero Rico.

La reprise de la route fut assez agréable on doit dire. En effet, du fait de son haute altitude, une fois arrivé à Potosi, on ne peut que descendre lorsqu’on la quitte. 20 km de pente douce nous mène droit devant un village nommé El Molino. Si ce nom ne vous est en rien évocateur, il l’est pour la famille de Flo ! De fait, cette dernière soutient les projets menés par le Padre Carlos, un belge, vivant dans ce patelin. Nous  y pénétrons donc afin de trouver ce fameux père dont nous ne connaissons rien si ce n’est le nom… La Paz peut bien attendre quelques jours de plus !

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Heureusement, le Padre Carlos semble bien connu dans le coin et trouver sa demeure n’est pas difficile ! Quelques kilomètres sur un chemin en pavé bordé d’arbres nous mènent face à une église. Des enfants dans la rue nous confirment ; c’est bien ici qu’habite le Padre Carlos. Il n’est malheureusement pas présent, mais Mia, une belge également impliquée dans les projets d’El Molino, peut nous recevoir.

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Ne vous fiez pas au 84 ans de Mia pour estimer son niveau d’énergie ! En mélangeant le dévouement de Sœur Emanuelle pour ceux qui l’entourent et les communautés avoisinantes, et le côté aventurier et sans peur d’Indiana Jones, vous pouvez avoir une idée plus ou moins réaliste de Mia. Elle aura fait de notre séjour à El Molino, un vrai havre de paix.

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Les projets menés par le groupe « Padre Carlos » consiste à aider et à renforcer les capacités de la cinquantaine de communautés vivant aux alentours d’El Molino. Les actions sont multiples ; des milliers d’arbres fruitiers plantés aux douches solaires, des poulaillers aux canaux d’irrigation, en passant par divers coups de mains notamment lors des catastrophes naturelles. Après une visite de courtoisie dans deux communautés soutenues par le projet, notre conviction envers le projet s’en voit confirmé !

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Durant notre séjour, Hernan, un fan de l’histoire bolivienne, et particulièrement des civilisations précolombiennes, nous a emmené voir quelques vestiges inca de la région. Il nous a expliqué plus en détail le fonctionnement de cette civilisation et de leurs croyances et coutumes. Tout chef inca, avant de gouverner devait se purifier. Pour se faire, il se rendait jusqu’à une sorte de bain creusé dans le sol. L’escalier y descendant est composé de quatre marches correspondant aux quatre éléments (eau, sol, air et feu) indispensables à la purification complète. En descendant ainsi dans la terre, le futur chef inca fait part à la terre, en toute humilité, de ses péchés et s’en purifie. Il existe une grande coïncidence entre la religion catholique et celle des incas ; purification des péchés par l’eau (baptême pour les chrétiens, bain de l’inca), religion basée autours d’une croix (croix chrétienne, croix inca), dieu unique, etc. Il est à noter que, malgré les apparences, les incas étaient monothéistes. Cependant, comme ils considéraient que leur dieu se retrouvait dans chaque élément qu’il avait créé, ils leur arrivaient de le remercier en faisant des prières à la lune, au soleil ou à d’autres éléments naturels. Les colons prirent ces gestes pour de l’idolâtrie et du polythéisme et persécutèrent les incas pour cela. Toutes ces similitudes entre religion inca et catholicisme permirent un mixage religieux plus facile, bien qu’accompli dans beaucoup de sang. Dès lors, beaucoup de communautés boliviennes pratiquent actuellement une religion mixant les rites des deux religions.

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De retour de vacances, le Padre Carlos nous a accompagné pour nos deux dernières soirées à El Molino. Ce ne fut pas sans moult éclats de rire ! Dixit de l’évèque de Namur de l’époque au Padre Carlos avant son départ : « Tu vas en Bolivie ?! Tu en auras la chiasse à en chier ton cul ! »

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Après une semaine à El Molino, nous reprenons la route à vélo en espérant trouver rapidement un camion pour atteindre La Paz. Nous ferons un jour et demi de montée. Ce n’est qu’une fois arrivée en haut du sommet de la cote qu’un camion nous prendra à bord pour … tout redescendre !

Nous enchainons les villes et les déserts de l’Altiplano en plusieurs camions. Il est à noter que nous avons eu la joie de parcourir une partie de la ville d’Oruro à vélo (ironique). Finalement Potosi ne nous parait plus si sale à coté d’Oruro qui s’avère être une véritable décharge tant elle déborde de déchets dans chacun de ses recoins.

Finalement nous y sommes ; La Paz, à quelques kilomètres du lac Titicaca et de la frontière péruvienne. Notre projet, Flor de Leche, nous attend !

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Commentaires
L
C'est avec plaisir que nous retrouvons vos aventures...et que nous constatons que même les plus hautes montagnes ne parviennent pas à arrêter votre marche en avant. Continuez à nous apprendre le monde ! <br /> <br /> Au fait Flo, tu sens Mamy qui te fait des poussettes quand ça monte trop fort?<br /> <br /> Biz de nous 3.
L
Excellent, le petit chien à l'avant du vélo ! C'est un plaisir de lire pas à pas le récit de vos aventures ! Vivement la suite!<br /> <br /> <br /> <br /> Gros bisou!
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