Vivre simplement pour simplement vivre !
Pour clôturer notre séjour à Rio, nous avons "flâné" (notez que les mots entre guillemets son remplit d'ironies et d'euphémismes) le long des belles plages de Copacabana et visité l'énorme jardin botanique de la ville. Par chance, nous avons pu y goûter le jacque fruit (cfr photo). Ce fruit, pouvant atteindre 1 m de long et peser de 1 à 25 kg, est un vrai régal, bien que super odorant (semblable à un mélange d'ananas, de mangue et de melon fermenté).
Nous passons la dernière soirée avec Eduardo et Renata au marché du Nord-Est ; rassemblement de spécialités musicales et gustatives le tout dans un énorme chapiteau à l'ambiance "authentique". Toujours à Rio, nous avons pu expérimenter pour le plus grand plaisir de Maïté qui se demandait justement comment mouillait une pluie tropicale, notre première pluie/orage/vents violents sous les tropiques. Quinze minutes ont suffi pour transformer les rues de Rio en torrent. Notre petit abri - de bus - ne nous a pas épargné une bonne douche pour le moins rafraîchissante. Décembre, nous sommes en pleine saison des pluies, avant goût d'un cycle de l'eau à l'image du pays, aléatoire et intense !
Changement de plan ! Cap Nord à la rencontre de Valentine et Victor, à la découverte de leur forêt comestible. Nous sommes à l'intérieur des terres, à 150 km de Rio, 900 m d'altitude, moyens de communications faibles, patchwork de forêts et de cultures maraîchères ultra clairsemées d'habitations, d'énormes bananiers bordent la Mata Atlantica, un chemin sinuo-caillouto-"bitumeux" nous mène à notre nouvelle demeure à l'architecture montagno-campagnarde.
En temps que producteurs maraîchers, Val et Victor font partie d'une association d'agriculteur bio. Dans ce cadre, des chantiers participatifs (notamment) sont régulièrement organisés chez un des producteurs de l'assoc'. En groupe, le travail proposé demande moins de temps, paraît/est moins difficile et entretient des liens forts entre les membres. Motchiraon, voilà ce que nous avons donc été faire à 7 sur les nouvelles terres de Tiago. L'idée est de construire des buttes propices à la culture, alternées avec des buttes de matières organiques (bois, pailles, feuillages) permettant d'alimenter les plantes cultivées en nutriments.
Le mardi est le jour de préparation du marché du lendemain. Toute l'équipe s'attèle donc à la confection de pain au levain et de chips de bananes vertes, à la récolte des légumes et fruits mûrs de l'agroforêt et du potager.
Un autre travail dans l'exploitation consiste à participer à la dynamique de l'agroforêt (système agroforestier). L’ambition dans ce système est de créer un système forestier à partir de plantes comestibles en s’inspirant du fonctionnement de la forêt pour créer des systèmes cohérents, efficaces et durables. Il y pousse entre autres du maïs, des haricots (célèbres feijão), des chouchous, du manioc et de l’igname en cohabitation avec des avocats, des jacques, des papayes, des bananes, des citrons, des oranges, de la canne à sucre et du café.
La forêt comestible est pensée en quatre dimensions : longueur, largeur, hauteur et temporalité. Concernant la hauteur, toutes les strates sont exploitées, en prenant soin d’accorder à chacune les conditions adéquates à son bon développement. L’objectif est certes d’utiliser la surface disponible de manière efficiente mais également d’empêcher la pousse d’herbes indésirables en ne leur laissant pas l’espace pour se développer. Précisons toutefois que, selon un « dicton » agroécologique, « il n’existe pas de mauvaises herbes, mais seulement des herbes qui se trouvent parfois au mauvais endroit » ! Dans une perspective de gestion temporelle, on utilise les « déchets » des plants récoltés des végétaux de plus courte durée pour produire de la biomasse, dont profiteront les végétaux de plus longue durée durant leur croissance. La cohabitation d’espèces de cycles de durée variées, ayant une durée de vie comprise entre 1 mois et 100 ans, engendre une productivité permanente et assure un système viable dans le temps. La cohabitation d’espèces différentes et leur agencement sont réfléchis dans une perspective d’évitement des parasites et des maladies. Le choix des variétés est également réalisé selon leur adaptation au territoire et avec un souci de mise en valeur des espèces traditionnelles.
Bref, nous sommes maintenant des adeptes de la machette, de la récolte des bananes et de la "taille" des bananiers. Toutes les périodes de travail étaient bien sûre entrecoupées de pauses brésiliennes, culinaires, conviviales et de moult fous rire.
En vrac, quelques anecdotes de notre séjour à moulekland :
- Maïté a passé un week-end entier en pyjama à scier du bois xD
- "Si on devient ce que l'on mange, alors on devient des caca de chèvres"
- Flo marche sur un serpent... ouf il n'est pas méchant et déjà mort...
- Flo se fait surprendre par un ÉNORME crapaud vénéneux cette fois !
- Maïté se transforme en maman oiseau et nourrit un oisillon
- "Aille, aille, aille, ils sont fous ces belges" (Victor)
- Cache cache sardine dans le super marché
- Soirées blues acoustique
- Grenouille se dit "hin" (prononcer fortement le 'h') en portugais !