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Nos aventures, nos rencontres, nos émotions
3 février 2014

Hip Hip Houra - Foz do Iguacu

Prudentopolis eglise

Pour ceux qui n'ont pas compris la fin du dernier post, on nous a offert le resto (plusieurs fois) et un logement grande classe dans la ville de Prudentopolis. C'est donc en compagnie d'un dentiste (Luiz) et d'un assistant social pour alzeimer (César) que nous avons flirté avec une classe aisée du Brésil. Le hasard fait qu'aujourd'hui c'est l'anniversaire de César, nous lui concoctons une tarte aux pommes que nous dégusterons près d'une cascade, accompagnées de ses amis.

Cascade proche de Prudentopolis

Anniversaire de Cesar

Pour la suite, nous prévoyons de sortir de la route principale afin de monter jusqu'à la plus haute cascade du sud du Brésil (Salto Sao Fransisco). On nous avait prévenue : monter jusqu'à la cascade avant de rejoindre Guarapuava, c'est une mauvaise idée (beaucoup de km avant la prochaine ville et peu de présence humaine pour nous indiquer le chemin et se ravitailler), d'autant plus que le chemin est rempli de cailloux rendant son ascension difficile. Mais nous sommes déterminées et un peu têtues il faut l'avouer, nous avons fort envie de contempler ces fameuses chutes d'eau. Nous empruntons donc la route menant à Salto Sao Fransisco.

Les 20 premiers km sont goudronnés. Bien que vallonnée, nous filons rapidement sur la route. Les 30 suivant sont caillouteux, mais ne nous empêchent pas d'avancer, d'autant plus que le paysage est magnifique ! C'est bon, les brésiliens avaient encore une fois exagéré ...

Oups, nous avons parlé trop vite ; les 10 derniers kilomètres sont hardos !! Il y a de plus en plus de cailloux, ça monte de plus en plus, on dérape, nous sommes obligées de pousser nos vélos et leur 40 kg. Deux pas en avant, un pas en arrière, les 10 derniers kilomètres sont pour le moins éprouvants. Même le compteur kilométrique est contre nous ; il nous nargue du haut de son "0 km/h". Pour lui c'est comme si on avançait pas. Pour le coup, les brésiliens avaient raison ! Plusieurs fois l'envie de balancer nos montures sur le bas côté nous effleure l'esprit. Dit comme ça, cela peut vous paraître "horrible", mais en fait le chemin était plutôt joli, rempli de papillons. Nous avons même servi de lift à Simon le papillon et Carlos le phasme.

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Finalement la voilà ! Il est 17h30, nous avons une vue imprenable sur une cascade haute de 200 m ! L'endroit n'est en fait pas désert du tout ; les touristes et gérants du parc voient débarquer les deux petites belges dégoulinantes de sueur. Vu leur tête, ils ont l'air, si pas dubitatifs, assez impressionnés par notre exploit.

 

La cascade de 200m Salto Sao Fransisco

Remises de nos émotions, il est déjà 18h30. Hopa, il nous reste 46 km à parcourir avant Guarapuava. Comme on nous avait prévenu, la route est goudronnée, mais aussi bien vallonnée. Bien fatiguées, la nuit et l'orage approchant, nous cherchons hospitalité auprès du premier village que l'on croise. On nous offre une maison inhabitée, sans eau ni électricité. Pour une fois nous devrons nous passer de la douche chaude et du bon repas. N'ayant plus de gaz, Flo s'encourt quérir une maison où nous pourrons cuisiner notre riz. C'était sans compter sur l'hospitalité des brésiliens ; nous voilà propres et bien nourries.

Le lendemain, nos hôtes nous lift jusque Guarapuava. Aide plus que bienvenue étant donné qu'il nous reste encore 120 km jusque notre prochaine étape, Laranjeiras do Sul. Moitié mais, moitié sojas, moitié arbres, nous surfons sur les vagues du paysage. Tout à coup, un cycliste et son vélo carboné rattrape Flo et, curieux, entame la conversation. Quelques explications plus loin, Murilo de son prénom, ne peut s'empêcher de nous aider avant de prendre congé de nous. Il appelle donc son ami, tenancier du meilleur restaurant de la région, afin qu'il nous attende avec un repas pour le midi. Soit dit en passant, ça tombe plutôt bien étant donné que nous n'avons plus de gaz. Il ne s'arrêtera pas en si bon chemin ; il nous trouve également un logement, dans notre ville étape, chez ces amis pompiers.

Murilo et Flo

30 km dans les jambes, nous arrivons pile à l'heure de la faim devant un buffet à volonté. Le traditionnel "fiké vontage", sonne le début de l'orgie. Le ventre bien rempli (hein Maya), nous reprenons la route vers Laranjeiras do Sul. Une fois arrivées, nos amis les pompiers nous escortent dans nos quartiers ; ils nous laissent toute leur caserne ainsi que les clés du portail automatique, eux iront dormir avec la police...

Pause pic nique blog

 

Les deux jours suivants, nous enchaînons km sous la chaleur et nuit chez les pompiers. Quelques anecdotes en vrac :

  • La sonnette coccinelle de Maya est portée disparue suite à un épisode de camion stop. A bon entendeur, le vélo de Maya est donc à la recherche d'une nouvelle compagne.
  • Notre route nous emmène à travers une "réserve d'indigène". La mixité morphologico-brésilienne s'uniformise pour laisser place aux seuls vrais natifs. Nous sommes accueillies par pleins de sourires et de regards curieux. En parlant avec d'autres hommes blancs (comme certains brésiliens s'autoproclament en comparaison aux indigènes), nous apprenons que plusieurs zones leurs sont réservées un peu partout dans le Brésil. Dans ces "parcs à indigènes", les peuples peuvent garder leur "authenticité", tout en bénéficiant d'une aide de l'Etat pour l'éducation et la santé. Interpellant, dans cette zone, la signalétique précise "Attention, indigène sur la route" et non plus "zone piétonne".
  • Après notre nuit chez les pompiers de Quedas do Iguacu, le commandant Antonio nous invite à assister à la formation des pompiers/maître nageur. Pendant que ces derniers boivent la tasse et nage à n'en plus pouvoir, le commandant et nous sommes posés dans la barque à moteur, en mode observation du paysage magnifique. Maya finira par mouiller son maillot et leur montrera comment nagent les belges.

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  • Malgré le peu de crevaison, nous changeons maintenant les chambres à air en 2 minutes top chrono. Ces réparations sont toujours accueillies de la même façon par les brésiliens : bouche ouverte, yeux écarquillés et souvent appareil photo. Ici, il n'est pas coutume de réparer son vélo soi même, et encore moins pour une fille...
  • Un aspect génial de la route que nous avons empruntée pour rejoindre Foz do Iguaçu est qu'elle est jalonnée de centres d'aide aux usagers routiers qui offrent thé, café et eau glacée à tous ceux qui franchissent leur porte.

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  • A l'image de la ponctualité brésilienne, les kilomètres renseignés par les passants et la signalétique sont autant variables (et faux) que les prévisions météorologiques en Belgique.
  • Maya attache les vélo avec le cadena mais y laisse la clé...
  • Les brésiliens ont de drôles de vaches ; mi lapin, mi cochon, mi vache...

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Notre dernière nuit avant de rejoindre Foz do Iguaçu, nous la passons, par hasard, dans une auberge gratuite créée il y a plus de 40 ans par des belges.

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Nos vélos et nos sourires ont attiré la curiosité d'une bande de retraité qui tapait la causette au soleil devant leur maison. Ils nous indiquent la dite auberge. Le principe du lieu est d'aider les personnes dans le besoin via un logement et un peu de nourriture, mais aussi via un appuis scolaire, un soutien aux femmes via divers ateliers (gestion d'une famille et de l'argent, confection de pain et cuisine,...), etc. Aujourd'hui, ce type d'auberge existe un peu partout dans différentes villes du Brésil.

Le centre est également à l'initiative d'une association de petits producteurs. Depuis quelques années, des agriculteurs se sont associés afin de vendre leurs produits au sein d'un marché couvert qui leur est dédié. En effet, être un petit producteur au Brésil est une véritable lutte pour la vie (ne parlons même pas du bio qui est presque inexistant). La plus grande difficulté est l'écoulement de la production. Les grandes surfaces ne traitent souvent qu'avec les grosses industries qui peuvent leur garantir une production stable et abondante toute l'année. Face à cela, Lula (ex-président du Brésil) a notamment émis une loi stipulant que 30% des achats de denrées par les établissements scolaires doivent provenir de l'agriculture familiale locale.

Précisons également que les belges à l'initiative de cette auberge (avec l'aide d'autres groupes de pression brésiliens) ont participé à la réforme de la constitution de l'enfance au Brésil interdisant ainsi/notamment le travail des enfants dans les rues (droit à l'éducation).

 

Rio do Janeiro --> Foz do Iguaçu à vélo : CHECK Youhouuuu :D

Flo 022

 

 

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Commentaires
R
Mais c'est un véritable Pékin Express équitable que vous êtes en train de vivre! Les paysages sont magnifiques, et les rencontres ont l'air magiques. On a apprécié les magnifiques tatouages du pompier, et la puissance de la cascade!<br /> <br /> <br /> <br /> On vous souhaite le meilleur pour la suite de l'aventure! Hâte de lire la suite!<br /> <br /> <br /> <br /> Gros bisous!<br /> <br /> <br /> <br /> Laurence et Renaud
V
Wahouuuuu! Championnes va! (on en doutait pas) ;-)<br /> <br /> Ca a l'air toujours aussi beau, super, magique et crevant (enfin, pas toujours... :p). Bref, on se régale à vous lire et on voyage avec vous...<br /> <br /> On vous embrasse bien fort! <br /> <br /> Cuidense!
L
Hoooppa les bycicletteuses !<br /> <br /> <br /> <br /> C'est bon de voir vos bouilles et le teint de votre peau me donne envie à fond :'( <br /> <br /> Ici, on est en plein février, blanc comme des citrons. C'est toujours un plaisir de venir lire votre blog en tout cas :) Bisous !
L
Salut Flo et Maya. Contents de reprendre contact avec vos aventures et de voir que "toudo vai bem"! A vous lire, aucun doute: les Brésiliens sont "fourmidables" et vous, vous êtes des stars ! Bonne continuation, bonne route, continuez à nous faire rêver.
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